Elie Baussart

Conscience de Wallonie

Skip to: Content | Sidebar | Footer

Bulletin n°69: La guerre, encore et toujours…

15 septembre, 2013 (08:07) | accueil, Non classé | By: Bernard

Au moment où nos sympathisants liront ces lignes peut-être une coalition occidentale aura-t-elle frappé en Syrie accusée d’avoir utilisé des armes chimiques.

Rappelons aussi que la présence d’uranium enrichi à destination militaire en Iran n’a toujours pas été solutionnée.

 

La possession de ces armes de destruction massive pose évidemment problème. Et ce n’est pas neuf.

 

Ainsi, il y a tout juste une demi-siècle, Elie BAUSSART écrivait-il déjà :

 

« A l’actif de ces dernières semaines, il y a à porter les propositions du Président EISENHOWER sur les armements atomiques. Rien de grand n’a de grands commencements, a écrit je ne sais plus qui, et on peut penser que le caractère réduit du projet (création d’une agence de l’énergie atomique qui introduirait une limitation et un contrôle de l’emploi des matériaux fissibles) serait de nature à faciliter les premiers  contacts. Une chance s’offrirait par-là d’éroder les méfiances réciproques qui entretiennent la tension internationale. La voie des accords serait certainement plus large si cette institution était renforcée par une mise hors la loi –qui devrait être inconditionnelle- des armes nucléaires. Dira-t-on que cette renonciation n’ajouterait rien à la sécurité du monde, l’expérience ayant appris qu’aucune convention analogue n’a jamais rien empêché lorsque Moloch est déchaîné ? Voire ! Il est invraisemblable cependant qu’elle n’assainisse pas l’atmosphère politique. Elle sanctionnerait par avance la culpabilité d’un Etat qui, passant outre à la crainte de représailles (qui en 40, plus que la convention de Genève, a laissé dans leurs entrepôts les gaz asphyxiants), assumerait la responsabilité de la « destruction de la civilisation et de l’anéantissement du patrimoine précieux de l’humanité » Routes de Paix. Entre les Bermudes et Berlin (Janvier 1954).

 

Le contexte est évidemment différent – on était en pleine Guerre Froide, mais celle-ci a-t-elle vraiment disparu ? – mais nous retiendrons cependant d’Elie BAUSSART ceci : il ne faut pas être naïfs au point de croire que des accords issus de la voie diplomatique soient toujours respectés, mais il faut à tout prix préférer cette voie-là à celle de la force ; elle n’est pas un gage de sécurité totale mais au moins assainit-elle l’atmosphère politique.

 

Et, pensons-nous, cet assainissement, plus que jamais s’impose. On n’aidera pas les justes revendications issues du Printemps arabe à se concrétiser à coups de missiles. On ne peut certes tolérer qu’un régime use d’armes chimiques, et ce régime doit être sanctionné. Mais cela doit-il se faire en provoquant d’autres victimes, sans doute tout aussi innocentes ?

 

Sans compter que la prudence la plus extrême est de mise. Pour rappel, l’Irak a été envahi au motif qu’il détenait justement des armes de destruction massive. Or il n’y en avait point. Et depuis dix ans, ce pays n’est toujours pas pacifié. Les Occidentaux ont certes gagné la guerre, mais perdu la paix.

 

Et c’est évidemment autrement plus inquiétant. Et pour ces populations et pour nous.

 

Bernard DE COMMER.