Elie Baussart

Conscience de Wallonie

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Bulletin n° 80 : Le niveau 4 de menace climatique a été atteint

13 décembre, 2015 (22:57) | accueil | By: Bernard

C’est en ces termes que Nathalie EGGERMONT, du Climate Express, s’exprimait à l’issue de la manifestation pour le climat à Ostende le dimanche 6 décembre dernier ; une marche qui a quand même rassemblé quelque 14 000 personnes. A ce moment-là, la COP21 entamait sa deuxième semaine de négociations pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 ou 2°.

Peu auparavant, la Belgique – quatre ministres de l’Energie et de l’Environnement, pas moins ! – après des négociations entamées en janvier 2015 (oui, vous avez bien lu) tenait son accord sur la diminution des gaz à effet de serre. D’ici à 2020, les Régions réduiront leurs émissions de gaz à effet de serre de 15,7% pour la Flandre, de 14,7% pour la Wallonie et de 8,8% pour Bruxelles. Soit le minimum minimorum pour atteindre l’objectif belge de réduction.

Bien que Charles MICHEL le conteste, c’est bien la NV-A qui a posé problème, affichant une fois de plus que le chef du gouvernement c’est bien Bart DEWEVER.

Le ridicule heureusement ne tue pas. Mais une fois de plus, l’incident est révélateur de ce que la Belgique n’est pas un véritable état fédéral mais un état Flamand qui tente (et réussit souvent) à imposer aux autres entités fédérées ses quatre volontés. Et donc, de notre point de vue, il devient de plus en plus urgent de marcher vers de plus en plus d’autonomie. Vers finalement l’indépendance.

Qu’en sortira-t-il de ces tractations parisiennes où personne ne conteste l’urgence qu’il y a à sauvegarder la planète mais où chacun attend que l’autre fasse le premier geste ?

Au moment de clôturer cet éditorial bien malin qui pourrait répondre mais nous prenons peu de risques en supputant que, une fois de plus, les égoïsmes économiques et ceux des bien nantis – dont nous sommes – l’emporteront.

Et pourtant, pour un continent comme l’Afrique, auquel nous avons été historiquement mêlés, l’issue de ces débats est vitale. Il faut rappeler que ce continent n’émet que 4% des gaz à effets de serre mais qu’il est en première ligne parmi les victimes des changements climatiques. Edmond SOSSOUKPE, directeur de l’agence béninoise pour l’environnement, rappelait dans Le Soir du 9 décembre dernier que « Les pluies sont de plus en plus irrégulières. Il peut pleuvoir en trois jours la quantité de trois mois ; c’est une des causes des inondations. La saison des pluies est plus courte et plus aléatoires ; les sécheresses plus rudes. Les cultures sont parfois dévastées par les précipitations avant d’avoir pu pousser ». Et quand on sait que dans ces pays, 90% des populations vivent d’une agriculture de subsistance, on comprend mieux les demandes de réparation de ceux-ci aux pays responsables de la détérioration du climat. Et ce serait précisément ces 250 millions de dollars réclamés qui posent problème. Qui va payer et comment répartir cette somme entre les pays pollueurs ?

Espérons nous être trompés et que, enfin, un accord majeur ait pu conclure le COP21 parisien. Et que nous puissions souhaiter aux uns et aux autres, à nos sympathisants, une bonne année 2016.

Bernard DE COMMER
De l’identité wallonne…

A ce propos, il semble que le PS soit revenu à de meilleures intentions que celles qu’il avait affichées lors des dernières fêtes de Wallonie. En effet, Elio DI RUPO vient d’ajouter au « chantier des idées » de son parti un quatorzième chantier : « Identités wallonne et bruxelloise »

Rappelons-nous les propos tenus par Philippe COURARD, président du Parlement francophone et que nous rapportions dans notre précédent bulletin. Réagissant au appels des parlementaires libéraux, mais éminemment wallons, à savoir Pierre-Yves JEHOLET et Jean-Luc CRUCKE, à relancer le débat de la suppression de la Communauté française pour une Belgique des Région, celui-ci s’écriait : « Pas d’accord. Ce à quoi je tiens aujourd’hui, c’est le maintien de l’Etat fédéral, de la Belgique dans sa forme institutionnelle » et de revenir avec l’habituel, en cas de réouverture du dossier institutionnel (qui d’ailleurs n’a jamais été fermé) : « Les nationalistes flamands vont revenir avec des revendications folles » Et quand le journaliste demandait à Philippe COURARD si régionaliser l’enseignement et la culture pour plus de cohérence ce ne serait pas l’avenir, il répondait : « Je sais que c’est la thèse de certains, mais je dis que scinder l’enseignement, ce serait une erreur, et scinder la culture, une erreur aussi ».

C’est en totale contradiction avec ce que confiait au journal Le Soir le 9 décembre dernier VAN CAU.

Interviewé sur l’identité wallonne, ce dernier déclare : « Il ne suffit pas de distribuer chaque année le trophée du mérite wallon, ou des cartes de la Région dans les écoles, tout cela est positif, mais il manqua une stratégie globale, coordonnée, afin de cultiver cette identité collective qui est la condition d’un vrai décollage de la Wallonie. Il faut des starters, il faut des aides aux entreprises, évidemment, c’est impératif, mais il faut aussi une âme, c’est cela qui peine à se construire ». Et de souligner – c’est le point de vue que nous défendons toujours et singulièrement depuis que nous avons signé le Manifeste de la Culture wallonne deuxième mouture en 2003- que « aucune Région au monde ne se développe de façon décisive si elle n’a pas la maîtrise de son enseignement, sa formation, sa politique culturelle. Il n’y a pas de région qui se développe réellement où la recherche appliquée est séparée de la recherche fondamentale, où les infrastructures sportives sont séparées de la politique sportive, ainsi de suite ». En clair, la Communauté française doit disparaître.

Et quand le journaliste lui objecte que ce retour à l’identité wallonne pourrait faire le jeu de la N-VA, VAN CAU répond : « La N-VA ? Eux c’est une identité fermée, d’exclusion, conservatrice ; nous c’est une identité ouverte et progressiste ! »

Voilà qui s’inscrit en tout cas dans la conception qu’avait Elie BAUSSART de l’identité wallonne : « Le régionalisme wallon que je vois et que je souhaite, c’est donc un régionalisme positif, qui ne soit pas obsédé – au risque d’en être plus ou moins inhibé – par l’idée de résistance aux mouvements flamands qui nous inquiètent, mais bandé par la volonté de servir notre peuple dans tous les domaines. C’est un régionalisme dilaté, qui ne soit pas seulement enté sur le tronc toujours vigoureux de l’humanisme qui a fait l’Europe, mais une expression, une forme originale de cet humanisme » (Considérations sur le problème wallon)

Espérons que le PS prendra mieux la mesure de cette identité-là lors des débats qui ne manqueront sans doute de voir le jour lors de ces fameux chantiers d’idées. Ce ne pourra être que tout profit pour la Wallonie.
Bernard DE COMMER.

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