Elie Baussart

Conscience de Wallonie

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Un chroniqueur d’une terrible lucidité

Analysant le Tome 8 « l’Université flamande de Théodore HEYSE, 1918. », Elie BAUSSART écrit :
La flamandisation de l’université de Gand est liée, qu’on le veuille ou non, au souvenir de l’université flamande ouverte par les Allemands, avec le concours des activistes.
M. Th. HEYSE a réuni, sur cette entreprise, tous les documents « parus en territoire occupé » et ceux publiés à l’étranger, « dans la mesure où leur connaissance était parvenue jusqu’ici ». Textes officiels, publications, journaux, feuilles clandestines, tout y est, classé dans un ordre qui, non seulement facilite les recherches, mais donne vie à cet amas de matériaux dont le critique ou l’historien pourront tirer grand profit.
Quiconque prend connaissance de ces 350 pages grand in -8° serrée ne peut manquer d’être frappé du plan poursuivi par le Boche créateur, avec la collaboration de quelques flamingants, de l’université flamande : établir en Belgique un centre actif d’influence germanique, qui agisse comme un dissolvant sur la cohésion nationale en opposant à la Wallonie et à la France, la Flandre que menaceraient leurs « désirs de domination ».
Au moment où la Chambre est saisie de deux projets : l’un de flamandisation de Gand (VAN CAUWELAERT-HUYSHAUWER), l’autre, décidant la création d’une université flamande, avec maintien de Gand (MECHELYNCK-BUYSSE), l’opinion publique s’émeut, car elle n’oublie pas que ce qu’on réprouvé les « passivistes », c’est moins la pensée que la tactique des activistes.
Si une université flamande, du seul fait de son existence, répondait, même sans qu’elle poursuivît aucune politique séparatiste, à l’idée que s’en étaient faite les VON BISSING et les VON DYCK, et si, malgré cela le Parlement se ralliait à l’un ou à l’autre de ces projets, il faudrait se résigner à croire que la Belgique ne sera bientôt plus qu’une expression géographique. Et plus rien ne pourrait empêcher la pierre, détachée de la montagne, de rouer jusque dans la vallée. (La Terre Wallonne. 15 février 1920).
(L’université de Gand fut bien flamandisée et on sait ce qu’il advint par la suite jusqu’à nos jours)