Elie Baussart

Conscience de Wallonie

Skip to: Content | Sidebar | Footer

Le Militant Wallon

Un peuple wallon libéré de la tutelle de la Belgique.

« Dans ces conditions, il faut donner au peuple wallon la possibilité de servir ses intérêts et d’assurer son destin. L’Etat belge tel qu’il est constitué n’y est plus apte. IL n’y a ni signe, ni espérance qu’il le soit demain. Le peuple wallon le sait ; il le sent. Il est décidé à ce qu’il n’en soit pas perpétuellement ainsi » (LA CITE NOUVELLE, 1945)


La Wallonie, une réalité territoriale.

« La seule Wallonie, la vraie Wallonie est donc la Wallonie territorialement distincte du reste du pays, telle qu’elle existe au sud de la ligne Mouscron-Aubel… C’est là que bat son cœur et qu’elle vit. C’est là que sont son patrimoine et ses ressources en hommes, ses richesses au travail. C’est ce coin de terre, avec les peuples qu’elle nourrit, qu’il faut maintenir » (LA CITE NOUVELLE, 1946)


La Wallonie, une réalité culturelle.

« Le peuple wallon, lui aussi, a son génie, son tempérament propre, comme le flamand, et c’est une erreur de les traiter de la même manière, d’attendre d’eux des comportements et des réactions identiques » (TEMOIGNAGE CHRETIEN. PAGE BELGE. 1948)


Ce que doit être le régionalisme wallon.

« Le régionalisme wallon que je vois et que je souhaite, c’est donc un régionalisme positif, qui ne soit pas obsédé – au risque d’en être plus ou moins inhibé – par l’idée de résistance aux mouvements flamands qui nous inquiètent, mais bandé par la volonté de servir notre peuple dans tous les domaines. C’est un régionalisme dilaté, qui ne soit pas seulement enté sur le tronc toujours vigoureux de l’humanisme qui a fait l’Europe, mais une expression, une forme originale de cet humanisme » (Considérations sur le problème wallon)


Etre Wallon, sans parti pris par rapport aux Flamands.
« N’ayons de parti pris contre quoi que ce soit, contre qui que ce soit. Je pense spécialement, en disant cela, à notre attitude vis-à-vis des Flamands qui, de bonne foi, comme nous d’ailleurs, cherchent à réaliser l’ensemble des conditions les plus favorables à l’épanouissement de leur peuple. Assez de querelles, de préjugés et de malentendus nous séparent pour que nous netentions pas un effort réciproque de compréhension et de sympathie. N’est-ce pas le chemin le plus droit pour le bien des deux peuples et du pays ? » (La Terre wallonne)


Entretenir la culture wallonne.
« Respectons nos patois, aimons-les, parlons-les, cultivons-les – chantons nos chansons- dansons nos danses- conservons des antiques coutumes tout ce qui est compatible avec la vie actuelle- célébrons nos fêtes, nos processions traditionnelles- ressuscitons, dans nos bâtiments, nos styles indigènes –rencontrons et écoutons volontiers nos apologues, nos « fauves »- inspirons- nous, à l’occasion de la sagesse empirique codifiée dans nos dictons- demandons parfois ce que feraient nos aïeux s’ils étaient à notre place – écoutons souvent la voix de la conscience racique et nationale, cette intelligence qui va au-delà du rationnel… Est-ce difficile ? Non il n’y a souvent qu’à nous laisser faire ; en tout cas, un peu d’attention et de sympathie suffisent à maintenir ce contact, à nous faire pénétrer dans le cœur de notre peuple de Wallonie, où cette tradition vit toujours, inconsciente, étouffée parfois, mais surgissant soudain avec des éclats qui décèlent la vitalité » (La Terre Wallonne)


Le régionalisme : réformer, relever, réorganiser…

« Le régionalisme a horreur des constructions idéologiques qui violentent la géographie, l’histoire et la psychologie ; ce n’est pas lui qui proclamerait les droits de l’homme : il se défie des théories idéalistes parce que ses enquêtes et ses travaux lui ont appris à connaître la complexité de toutes les questions qu’on résout surtout par des approches successives où il entre beaucoup de bon sens et plus encore de bonne volonté.
Le régionaliste est persuadé qu’on ne réforme pas la société par des décrets providentiels émanés d’un souverain ou d’une assemblée délibérante.
Il croit ferme comme roc que le salut de la Wallonie, pour autant que nous ayons un Etat qui nous fasse respecter de l’étranger, assure la justice pour tous et la liberté de chacun, et ne se livre pas à des folles incursions sur des terrains où il n’a que faire, prendra naissance dans la Wallonie elle-même. C’est le Wallon, la famille wallonne, l’atelier wallon, la campagne wallonne qu’il faut réformer ou relever ou réorganiser et c’est de la combinaison de ces restaurations partielles que sera fait le renouveau de notre petite patrie » (La Terre wallonne)

________________________________________________________________________________

La Wallonie n’a pas le choix.

«  (La Wallonie) va-t-elle, comme elle l’a fait jusqu’ici, continuer à identifier le bien commun de la Wallonie et le bien commun de la Belgique, celui-là étant toujours garanti quand celui-ci est assuré, ou, pour que ses fils aient la place et les possibilités qui leur reviennent dans la communauté nationale, va-t-elle définir et pratiquer une politique wallonne, à l’instar de la Flandre, qui poursuit, elle, une politique flamande ?

Je pense que nous  n’avons pas le choix.

________________________________________________________________________________

Un jeu de dupe que refuse la Wallonie.

(Il ne faut pas  que « les Flamands puissent, selon les nécessités de leur politique, tantôt invoquer l’autonomie culturelle pour soustraire ce qui leur plaît à la décision nationale, tantôt user de leur majorité parlementaire pour faire prédominer dans le royaume leurs vues et servir leurs intérêts. C’est un jeu de dupes, auquel la Wallonie ne se prêtera pas »

________________________________________________________________________________

Nécsessité pour Bruxelles de s’entendre avec la Wallonie.

« Nous ne leur (aux Bruxellois) demandons pas de se considérer comme des Wallons, tous les Belges de langue française ne sont pas des Wallons, et ce carrefour national et ces messieurs du carrefour se trouveraient humiliés d’être pris pour ces provinciaux… dont ils vivent. Mais devant la très réelle et très immédiate menace d’hégémonie flamande, dont ils pâtiraient comme nous, leur intérêt le plus évident leur commande de s’entendre avec nous »

________________________________________________________________________________

Regards d’Elie Baussart sur Bruxelles (La question linguistique, 1914)

« Personnellement, Bruxelles ne me passionne pas. Qu’est-ce que nous lui devons, à Bruxelles, nous autres, Wallons ? Que nous donne-t-il ? Quel rôle joue-t-il dans notre vie intelectuelle ou morale ? Bruxelles, pour nous, n’est qu’un nœud de chemin de fer, la cité des bilingues qui prétendent faire une Belgique à leur image et incarner les saines conceptions et les vertus du patriotisme, la ville hypertrophiée qui vit de la jobardise des uns et du snobisme des autres. Si je suis de cœur avec les Wallons que la nécessité du gagne-pain a fixés là, je n’ai que du mépris pour les nôtres, industriels ou commerçants retirés des affaires, qui, par vanité, vont manger à Bruxelles les rentes que le travailleur wallon leur a faites. Que dire alors de certains nouveaux riches qui vont cacher à Bruxelles les origines au moins troubles de leurs millions ? »

Ou lors d’une intrevention à l’Assemblée Wallonne

Ah! si Bruxelles n’existait pas, et par Bruxelles, j’entends les sphères gouvernementales, l’égoïsme de la capitale et la suffisance de ces « purs belges » qui croient monopoliser le patriotisme! Mais Bruxelles a fait tabou – par habileté et par impuissance intellectuelle- l’arche sainte de 1830, considérée  comme intangible…

________________________________________________________________________________

Regards d’Elie Baussart sur la Flandre (Lettres à un Wallon, 1932)

« La Flandre, c’est un peuple qui a pâti, mais qui a conservé intactes ses énergies, un peuple humilié dans sa langue qui n’a cessé de rêver de grandeur, un peuple enfin qui, fort de sa jeunesse retrouvée, se sent maître de son destin « 

________________________________________________________________________________

Regards d’Elie Baussart sur la Belgique (Lettres à un Wallon, 1932)

« La chimère d’une impossible unité psychologique ou de culture, d’une âme belge indéfinissable et introuvable, se substituera l’expérience d’une nation au sein de laquelle s’épanouissent deux âmes, la flamande et la wallonne, deux cultures, la germanique et la française »

____________________________________________________________________________

Wallons, Flamands, même combat (Lettre ouverte …)

Il serait incompréhensible que des régionalistes wallons condamnassent a priori, en bloc et sans nuance, toute la politique flamingante, basée, au fond, sur des principes identiques.

ou in Régionalismes. La question des minorités. J. HENAULT.

J’ajouterai en fin que, le salut de mon peuple assuré, je n’ai pas assez de présomption, et je manque de fanatisme pour aller contre la volonté de tout un peuple dont la cause, comme la nôtre, Wallons, relève de ces puissances de sentiments que la prudence autant que la justice nous commandant de respecter.

_____________________________________________________________________________

Une prise de conscience de la Wallonie agricole face aux agissements du puissant BOERENBOND (La Terre Wallonne, janvier 1925)

Les faits d’ordre économique jouent un rôle considérable dans l’éveil d’un peuple à l’idée de sa personnalité et des droits qui en découlent. En Wallonie, toute une classe sociale est en train de prendre conscience de sa solidarité économique, comme productrice, certes, mais aussi comme wallonne…

______________________________________________________________________________

Ce qui fonde notre régionalisme. (La Wallonie, fondement de notre régionalisme. La Terre Wallonne. Mai 1924)

Le fondement de notre régionalisme, c’est la Wallonie. S’il entre dans la délimitation de la région un déterminisme géographique…, d’autres éléments interviennent, moins rigides, tels que l’histoire, l’économie, la psychologie, voire la liberté humaine qui se trouve, à un moment donné, en devoir de choisir…

La langue n’est pas qu’une phonétique n’est pas qu’une phonétique, mais l’expression adéquate et subtile de tout l’intime du moi, de toute l’âme d’un peuple. Et s’il est vrai que la différenciation du fond et de la forme ne soit qu’une fiction, si, par conséquent, une langue n’est que la figure du génie du peuple ou de la race qui parlent, dans quelle mesure, à son  tour, la langue, inséparable de la pensée qu’elle exprime, agit-elle sur la formation des concepts, leur association et leur ordonnance, comment, en un mot informe-t-elle la pensée? Action et réaction combinées, langue et pensée son unies si étroitement qu’on ne peut guère les dissocier que par une opération purement intellectuelle. L’une et l’autre sont également révélatrices du peuple qui les présente…

Un peuple qui perd sa langue ou la laisse s’éteindre, abdique en même temps que sa personnalité, son droit à l’existence…

C’est pourquoi le régionalisme wallon apparaît surtout comme un mouvement de défense linguistique et culturelle…

La langue ordinaire des populations romanes est le wallon, mais un wallon qui diffère d’un terroir à l’autre… et qui, faute d’une littérature écrite, abondante et accessible à tous, est impuissant à créer d’un bout à l’autre du pays roman un courant d’idées suffisamment nourri…

(Cependant) de Verviers à Tournai, de Nivelles à Arlon, il y a un air de famille qui fait qu’on se reconnaît, se recherche et sympathise…

Une langue menacée devient le signe même de tout ce qui, avec elle, est en jeu: nos libertés et notre dignité dans l’Etat, notre originalité, notre développement, nos intérêts…

La Wallonie, c’est donc cela: un peuple de langue française, avec une âme originale…

Le régime de centralisation de 1831 n’est peut-être pas le système idéal… Notre régionalisme devient peu à peu une politique dont les lignes se dégagent davantage tous les jours..

_____________________________________________________________________________

Révéler la Wallonie aux Wallons (La Terre Wallonne, octobre 1926)

Voilà bientôt un siècle qu’au nord de la frontière  linguistique, on étudie le passé de la Flandre, que l’on célèbre les gloires, que l’on décrit ses richesses, que l’on exalte son génie, bref que l’on infuse aux Flamands de Flandre, de Brabant ou de Campine une conscience commune… Et nous? Notre passé, nous le connaissons à peine, les historiens officiels l’ont dédaigné ou méconnu, … notre unité, nous serions toujours à l’ignorer si les flamingants n’avaient poussé jusqu’à l’impertinence leurs revendications et leurs menaces d’envahissement. En somme, la Wallonie, il faut encore la révéler aux Wallons

_____________________________________________________________________________

Pas de nationalisme wallon (La Cité Nouvelle, 22 août 1945)

Mais si, sous prétexte de demeurer fidèle à ses origines, le peuple wallon se murait dans une sorte de racisme, si, pour cultiver ses originalités, il affirmait seulement ses motifs d’opposition, négligeant systématiquement les points de contact, si, par souci d’assurer sa prospérité, il prenait un soin de ses intérêts, exclusif des solidarités que la géographie et l’histoire lui imposent, il compromettrait la communauté à laquelle il appartient, sans pour cela améliorer sa propre situation.

______________________________________________________________________________

 

 

 

 

 

 

________________________________________________________________________________