Indépendance
des syndicats par rapport aux partis politiques.
« Il faudrait que la classe ouvrière
eût oublié les leçons du passé, et perdu
le souci de ses responsabilités et de son indépendance
pour admettre que le sort de ses revendications de classe pût
être conditionné par les nécessités de
la politique d’un parti qui brigue le pouvoir » (L’ACTION
SYNDICALE EN WALLONIE, 1914)
Les syndicats, précurseurs
d’une démocratie politique, économique et sociale.
« Et tout d’abord, qu’on veuille remarquer que,
partisan convaincu de l’action sociale directe, c’est en patient
résigné du parlementarisme selon l’actuelle formule
– mal temporairement nécessaire – que je résous le
problème » (LE CATHOLIQUE, 1911)
Les syndicats, ferments
de la transformation de l’homme et des structures.
« L’Action sociale est une œuvre profonde parce
qu’elle vise autant les âmes que les Etats et travaille plus
à la réforme des mœurs qu’à la réforme
des constitutions » (LE CATHOLIQUE, 1911)
L’institution syndicale : un
précurseur et un préparateur de la prise de pouvoir
par les travailleurs.
« Tout d’abord, l’institution syndicale est une création
proprement, strictement ouvrière. Ce sont les travailleurs
seuls qui ont constitué ces groupements professionnels… avec
leurs multiples services de contentieux, d’assurance, d’éducation,
etc., avec tous les rouages d’une vaste et délicate administration,
comparable à celle d’un ministère. Un ministère
du travail dirigé par les ouvriers eux-mêmes, mais
qui, au lieu au lieu de suivre la législation et les mœurs,
précède et prépare celle-là, exprime
et, en partie, informe (au sens scolastique) celles-ci…. Il s’agit
d’obtenir, par les voies légales, les réformes juridiques
qui amélioreront le sort des classes laborieuses et faciliteront
l’accès de leurs fils à tous les degrés de
la vie sociale. Il s’agit, parallèlement, de préparer
la prise du pouvoir, qui leur permettra de réaliser les réformes
de structure préalables à la transformation du régime
» (Essai d’initiation à la Révolution anticapitaliste,
1938)
Profondeur du syndicalisme.
« L’on conviendra avec nous que si les faits influent sur
les idées, les idées elles aussi ne cessent d’influer
sur les faits. Et dans la généalogie des évolutions
l’on verra bien que les transformations définitives se sont
tout à coup transposées des idées dans la réalité.
C’est ce phénomène qu’on feint trop d’ignorer. Et
c’est pourquoi l’action syndicale agit plus en profondeur qu’en
surface » (LE DROIT DE L’EMPLOYE, 16 JUILLET 1919)
Une lutte de tous les jours.
« Sans doute, les moeurs et les esprits ont évolué,
et certaines injustices d’autrefois seraient actuellement impossibles.
Toutefois, l’observateur a le sentiment très net que les
conquêtes ouvrières ne sont, dans leur ensemble, assurées
de subsister que pour autant que le prolétariat puisse se
faire entendre librement et dispose de ses syndicats librement organisés.
Malgré cela, la lutte est de tous les jours, pour maintenir
ou mettre les salaires en correspondance avec le coût de la
vie, pour faire respecter la liberté et la dignité
de l’ouvrier dans le contrat et sur le lieu de travail, pour harmoniser
la répartition du travail avec les conjonctures économiques,
pour mettre à égalité les droits du travail
et ceux du capital » (Essai d’Initiation à la Révolution
anticapitaliste. 1938)
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