Elie Baussart

Conscience de Wallonie

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Bulletin N°59 : Finissons-en

13 février, 2012 (11:03) | accueil, Actualites | By: Bernard

C’est en ces termes que François PERIN, nonante ans, mais toujours le verbe aussi décoiffant, s’exprimait le 6 août dernier dans LE SOIR à propos de la reprise programmée des négociations fédérales.
Le problème, pour lui, ce n’est pas tellement ces négociations, sans doute entamées au moment de mettre sous presse le présent bulletin de l’A.S.B.L, mais cet entêtement des « bons Belges » – en fait essentiellement « la masse de l’opinion publique francophone »- à s’attacher à l’idée de Belgique. Et de stigmatiser la « folie » d’ un Francis DELPEREE et sa « Belgique résiduaire avec tout : la Constitution, les institutions, la famille royale, le Roi », en cas de scission de la Flandre.
Il rappellera par ailleurs comment est née la Belgique. En 1830, le « Congrès national belge » élu lors de la Révolution de novembre, le fut par 2% de la population. Ce Congrès se cherche un monarque et jette son dévolu sur un prince français. Refus de l’Angleterre, qui impose quasi son candidat, Léopold de Saxe-Cobourg. La Belgique est donc un artifice, et il n’y a pas de nation belge.
Il y a, par contre, déjà une nation flamande qui trouvera à s’exprimer progressivement avec le suffrage universel à partir de 191
Mais pas de nation wallonne. Alain PEYREFITTE dans « C’était de Gaulle » (Editions Fallois-Fayard en 2000) rapportera des entretiens avec le Général de Gaulle.
Ce dernier aurait déclaré : « La Wallonie existe, mais il n’y a pas de nation wallonne, les Wallons n’ont jamais cherché à devenir un Etat. Ils demandent à être intégrés au sein de la République française, dont ils ont déjà fait partie ».
Et PERIN d’estimer que la Wallonie n’a pas d’autre issue que de rejoindre graduellement la France. Quant à Bruxelles, elle doit s’organiser en ville internationale. Sans qu’il le dise explicitement, en district européen.
Le nationalisme flamand, conclut-il, « ne s’arrêtera jamais ». Autrement dit, à terme, et peu à peu la Belgique fédérale est condamnée à disparaître. Ce qui se fait aujourd’hui, via DI RUPO, c’est un emplâtre sur une jambe de bois.
Beaucoup d’entre nous, dans l’A.S.B.L, ne sommes pas loin de penser que, effectivement, mieux vaut en finir au plus vite. Reste à savoir pourquoi faire ?
A mon sens, c’est là que doit se porter le débat wallon.

Bernard DE COMMER

Comments

Comment from J.Fontaine
Time 6 septembre 2012 at 22 h 29 min

Je suis toujours frappé par la facilité avec laquelle on dit que la Wallonie n’est pas une nation alors que cette question est très difficile étant donné les sens différents que l’on peut donner à ce terme. Dire que les Wallons n’ont jamais cherché à devenir un Etat, c’est radicalement inexact puisque la structure politique et juridique de la Belgique actuelle comporte effectivement trois Etats (X. De Coorebyter dit même dans La Revue nouvelle de janvier 2008 que dans le domaine de leurs compétences, ils se gèrent comme des Etats indépendants), alors que la Flandre n’en voulait que deux. Certes, l’existence d’une Wallonie indépendante n’est pas assurée. Mais ici on s’en tient seulement à ce qui existe, rien d’autre. Les dirigeants wallons donnent souvent le sentiment qu’ils ont peur du pouvoir qu’ils détiennent. Ce qui suscite des controverses inutiles.