Elie Baussart

Conscience de Wallonie

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Bulletin n°68: Le Coq hardi wallon : un centenaire qui se porte bien.

6 juin, 2013 (10:00) | accueil, Non classé | By: Bernard

C’est vers 1898, que se pose pour la première fois la question d’un drapeau wallon.

En 1905, Charles-J. COMHAIRE, fondateur de la société « Le Vieux-Liège » et membre de la Ligue wallonne de Liège, reprend cette idée à son compte. Au sein de la Ligue et du Vieux-Liège, les avis divergent sur ce que doit être ce drapeau : certains préconisent un petit drapeau rouge et jaune, d’autres un très grand drapeau orné des blasons des villes de Wallonie.

La même année se tient dans la Cité ardente un congrès wallon. Durant la séance, Paul GAHIDE, journaliste tournaisien, pose en réunion publique la question du choix d’un drapeau propre à la Wallonie. Cela reste sans effets.

Deux plus tard, le journal Réveil wallon propose d’associer le coq au tricolore bleu-blanc-rouge. Les deux tendances du Mouvement wallon s’ y retrouvent : rattachement à la France et Wallonie autonome.

Le 2 avril 1913, apparaît la première représentation graphique du Coq hardi ; en fait, semble-t-il, un dessin à la plume ornant le programme d’une fête de bienfaisance organisée par l’Union des Femmes de Wallonie au théâtre royal de Liège.

Le 20 avril 1913, l’Assemblée wallonne, constituée un an plus tôt à Charleroi par Jules DESTREE, dotait la Wallonie de son drapeau et de sa devise : Wallon toujours. Un coq rouge sur fond jaune, patte droite dressée et bec fermé C’est Pierre PAULUS, un autre Carolo, à qui fut confiée la tâche d’en faire la réalisation. Coq qui ne doit pas être confondu avec le coq gaulois de nos amis français : le leur est dressé sur ses ergots, bec ouvert.

Le 3 juillet 1991, la Communauté française Wallonie-Bruxelles adopte par décret le drapeau wallon comme symbole de la Communauté, confirmant un premier décret du 20 juillet 1975 de la ci-devant communauté culturelle française de Belgique et réaffirmant, si besoin, ainsi le rôle central que joue et doit jouer la Wallonie dans ce montage institutionnel.

Le 15 juillet 1998, le drapeau wallon est reconnu officiellement comme celui de la Région wallonne.

Le 27 septembre 2011, le Parlement, le Gouvernement et le Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles se choisissent un logo fédérateur, intégrant la double réalité de l’institution :

– dans ses symboles : le coq et l’iris

– dans ses initiales : le W et le B

– dans ses couleurs : le rouge et le jaune, et le jaune et le bleu

Le Coq hardi retrouve dès lors sa destinée première.

Bernard DE COMMER.


 

Elie BAUSSART nous parle de la Wallonie :

« Rattachés plus étroitement à nos ancêtres, notre amour de la terre, qui, auparavant n’était peut-être que l’attachement instinctif au cadre des gens et des lieux s’est épuré ; les frontières de notre Wallonie se sont élargies dans le temps et l’espace ; le sentiment de nos responsabilités est devenu plus impératif à mesure que croissait notre patrimoine de solidarités ; la race et la terre se confondent en une même personne vivante : la Wallonie, personne chère de qui nous tenons tant, personne sacrée dont nous avons la garde (La question Wallonne. Mars 1914)

« Un peuple n’est puissant que s ‘il se relie par des chaînes de piété à son passé, et si, dans l’unité de ses efforts, il répète les gestes des aïeux, mais avec un cœur jeune, fervent de l’aujourd’hui qui vivre et du demain qui l’inquiète » (Idem)

Et du régionalisme :

« Par essence, le régionalisme est une réaction contre l’absorption de tous les pouvoirs par l’Etat, contre l’absolutisme irresponsable des parlementaires, contre la compression des individus dans le cadre artificiel de la société d’aujourd’hui, contre, enfin, la politique des partis qui exploite l’Etat, plus qu’elle ne le sert, au profit des intérêts du clan. En bref, c’est le mouvement de gens qui savent que le terrain où ils vivent, les morts auxquels ils obéissent, le métier qui les nourrit leur confèrent des droits en échange des devoirs qu’ils remplissent et n’entendent pas se laisser frustrer de ces droits – on disait autrefois des libertés- en échange de l’illusoire souveraineté que leur confère le suffrage universel » (Terre Wallonne, novembre 1919. Sous le pseudonyme de J. HANAULT)