Elie Baussart

Conscience de Wallonie

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Bulletin n°71: La Wallonie saignée à blanc pour sauver la Belgique ?

17 février, 2014 (21:59) | accueil, Non classé | By: Bernard

Cette question, comme celles qui vont suivre, les Wallons sont en droit de se la poser. Pour sauver la Belgique, Elio DI RUPO, et avec lui, l’essentiel du PS, n’ont-ils pas, sans état d’âme, sacrifié quelque 32 000 chômeurs wallons sans compter 9000 chômeurs bruxellois ? Par le passé, ceux-là mêmes ne prétendaient-ils pas que, pour sauver la Wallonie, il fallait sauver la Belgique ?
Nous en avons toujours douté et l’avons toujours clamé haut et fort. L’avenir de la Wallonie n’est pas, n’est plus, en Belgique.
Elie BAUSSART, déjà, le pressentait, même s’il rêvait alors d’un fédéralisme d’union, quand il écrivait : « Dans ces conditions, il faut donner au peuple wallon la possibilité de servir ses intérêts et d’assurer son destin. L’Etat belge tel qu’il est constitué n’y est plus apte. IL n’y a ni signe, ni espérance qu’il le soit demain. Le peuple wallon le sait ; il le sent. Il est décidé à ce qu’il n’en soit pas perpétuellement ainsi »
C’était en 1945, dans La cité Nouvelle. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts des réformes successives de l’Etat.
En cette année d’élections régionales et fédérales, les électeurs ne risquent-ils pas de se souvenir de ceux qui, une fois de plus, une fois de trop sans doute, ont fait payer à la Wallonie la note de leurs naïves espérances belgicaines ?
Dans une récente interview qu’il accordait aux journaux SUDPRESSE, Robert COLLIGNON, ancien Ministre-Président Wallon déclarait : « La Belgique apaisée, c’est un rêve. Les francophones ferment les yeux. On a commencé à scinder la sécurité sociale et la fiscalité, deux tabous, qu’on arrête donc de se voiler la face ».
Pas certain qu’il soit entendu dans son parti. Ni dans la plupart des partis francophones.
Dans une interview commune HAPPART/BROERS, dans LE VIF/L’EXPRESS en octobre 2013, Hugo BROERS de déclarer, pour répondre à José HAPPART qui regrettait que « depuis qu’Elio DI RUPO est Premier ministre, les coqs et les drapeaux wallons sont bannis des manifestations socialistes » : « DI RUPO n’est pas un Wallon, c’est un Belge ».
C’est clair et ne souffre d’aucune contestation possible ; non seulement DI RUPO, mais aussi une bonne partie des grosses pointures du PS aujourd’hui. Finalement, rétrospectivement, on peut se convaincre de ce que les Flamands aient accepté comme Premier DI DUPO qui ne représente pour eux aucun danger.
Un ami militant socialiste me disait l’autre jour que le PS n’est pas seul à la manœuvre et qu’il doit composer avec ses partenaires de la majorité. C’est vrai, mais quand on en arrive à devoir prendre des dispositions contraires aux valeurs que l’on proclame, il faut avoir le courage de claquer la porte, sans quoi c’est bien de collaboration avec la droite dont il faut parler.

Dans quelques mois, dans l’urne, les Wallons et les Wallonnes risquent bien de ne plus se satisfaire une fois de plus de slogans tels que ceux que DI RUPO utilisa il y a quelques années en campagne électorale : « Sans nous ce sera un bain de sang social ».
Ce bain de sang social, il est là, aux portes de Charleroi, Mons, Liège, et des autres villes wallonnes ; il est là au sein des foyers de ces 32 000 chômeurs exclus. Le PS ne serait-il plus le rempart des travailleurs contre le capitalisme ? En est-il arrivé au point de n’être plus qu’un simple gestionnaire prêt à tous les compromis, toutes les compromissions, pour se maintenir au pouvoir, au pourvoir fédéral s’entend ?
Si oui, alors, à tout prendre, accordons-nous et sans plus tarder, avec les partis flamands, dont la NVA, pour instaurer un confédéralisme, étape indispensable en attendant une Europe des peuples et des régions.
De la sorte, nous joindrions Elie BAUSSART quand il écrivait : « Le régionalisme wallon que je vois et que je souhaite, c’est donc un régionalisme positif, qui ne soit pas obsédé – au risque d’en être plus ou moins inhibé – par l’idée de résistance aux mouvements flamands qui nous inquiètent, mais bandé par la volonté de servir notre peuple dans tous les domaines. C’est un régionalisme dilaté, qui ne soit pas seulement enté sur le tronc toujours vigoureux de l’humanisme qui a fait l’Europe, mais une expression, une forme originale de cet humanisme »
Bernard DE COMMER.